Lorsque l'on m'a demandé si je voulais bien créer en ce lieu une installation plastique, ma réflexion s'est d'abord portée sur cette notion de temps, de ce que nous nous apportons mutuellement. Et puis en ce lieu d'eau et de sel, la notion de matière en transformation a pris sa place. Je pense que c'est dans cet esprit continue que se tisse en moi depuis, un mouvement qui ne date pas d'hier et qui prendra forme bien après-demain. En attendant, les idées ont germé, je sent déjà que la prairie est là.
Quand je regarde derrière, je comprend que tout fait sens. Cette installation était une clé, une clé des champs, une ouverture à l'horizon plein, vivant.
Et dans cette caverne à la source tant convoitée pour son eau, ses "miracles", j'ai posé des mots, des fibres, des couleurs, des idées... en résonance avec ce goutte à goutte de l'eau qui coule en continu.
Et pour vous qui n'étiez pas sur cette journée, en voici un extrait :
D'un même lien
Atome égaré, arbrisseau,
Tu grandis, j'ai droit de parcours.
A l'enseigne du pré qui boit,
Peu instruits nous goûtions, enfants,
De pures clartés matinales.
L'amour qui prophétisa
Convie le feu à tout reprendre.
O fruit envolé de l'érable
Ton futur est un autrefois.
Tes ailes sont flammes défuntes,
Leur morfil amère rosée.
Vient la pluie de résurrection !
Nous vivons, nous, de ce loisir,
Lune et soleil, frein ou fouet,
Dans un ordre halluciné.
René Char (extrait de Le Nu perdu)
***
Je n'ai pas pu être là sur la journée même, mais j'ai su que ce moment a été visité et apprécié et je remercie chaque regard généreux, chaque oreille attentive qui ont contribué à faire exister ce moment. Merci d'avoir témoigné de votre passage et d'avoir rempli mon chapeau et celui de l'association, nous avions aussi besoin de ce soutien.
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